Silvano
J’ai passé toute la matinée du dimanche au cimetière. J’ai nettoyé les tombes en parlant à Clara et à Enrico. C’était une belle journée, le soleil se glissait entre les pierres et les marbres en multipliant les effets de lumière. Sur le chemin du retour, je me suis arrêté chez le traiteur et au kiosque. Les titres sur l’affaire Siviero occupaient encore une bonne partie des premières pages. À part les habituelles interviews des familles et des voisins, il n’y avait rien de nouveau. Une « source » bien informée avait laissé transpirer l’hypothèse d’un double meurtre mafieux. Je fis le ménage à fond dans mon appartement et vers le soir je me suis préparé un sac avec vêtements, pyjamas, brosse à dents et dentifrice. Puis je suis allé me coucher. J’étais particulièrement fatigué.
Le lundi matin, j’ai ouvert le magasin comme d’habitude. J’ai glissé mon sac sous le comptoir et me suis mis à servir les clients attendant l’arrivée de Valiani. Le commissaire n’a pas pointé son nez. Même pas l’après-midi. Je pensai qu’il se manifesterait dans la soirée. Mais je suis resté à l’attendre assis devant la télé toute la nuit. J’étais perplexe. Je ne savais pas quoi penser. Tandis que je me rasais, je me persuadai que durant ces derniers jours, Valiani avait compris le sens de mon action. Je me gourais. Je m’en rendis compte en ouvrant le journal. « Du nouveau sur le double meurtre de la rue San Domenico. Un suspect arrêté. »